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LE CAHIER DES MOTS
18 mai 2017

TIC TAC

Ce texte a été écrit suite à une photographie représentant un clocher. J'ai laissé mon stylo courir sur mon cahier, ne cherchant pas à faire de phrases ou de rimes. C'est important de ne rien corriger, de mettre de côté le mental afin d'écrire en toute liberté.

 

Au loin, une cloche sonne, un mariage ? un enterrement ? Le bruit du vent s’y engouffre au hasard, sans véritable choix de l’endroit.

Plus personne ne bouge, et ne souffle. Un ange passe, son arc sur l’épaule prêt à tirer une flèche sur le premier passant avec l'envie de bousculer pendant un instant son existence, le transporter vers un autre demain. Petit démon !

Je ferme les yeux fuyant la réalité de la vie. Plus de larmes, plus de désirs, le corps s’affaisse jusqu’à disparaître sur le trottoir. Le vent le balaie, le déplace un peu plus loin un peu plus haut.

Je tends les bras, je n’arrive pas à attraper ce ballon rouge. J’entends un enfant pleurant, sa main tendue vers le ciel, c’est son ballon.

Il fuit sans se retourner, prêt à découvrir d’autres contrées, affronter d’autres bourrasques et toujours vaillant.

La plaine dessine des vallons qu’il suit sans s’arrêter, ne se penche sur aucun recoin, ne cherchant plus à comprendre ce qui s’y cache. Son cœur est lourd, son cœur se meurt.

Au loin, une cloche sonne, tel un appel au firmament.

Doucement la porte se referme. Qui y avait-il dans cette pièce ? Le ciel appelle au silence, au sommeil. Je tends les nuages doux et cotonneux pour m’y poser, pour me reposer. Mes paupières sont lourdes, la tête vide. Mes pensées posées sur ma table de chevet. Il est temps de faire un break. Mon corps relâche la tension.

Besoin d’un espoir, besoin d’un retour vers la vie.

Mes mains retrouvent les tiennes, chaudes et fortes. C’est si bon de redevenir une enfant insouciante, aimée. Savoir que l’on compte pour quelqu’un.

Envie tout simplement de poser mes bagages, pas de destination choisie.

Je te laisse me montrer le chemin. C’est si bon de se laisser guider, ne penser à rien, juste à tenir ta main. Tes yeux me couvrent de bienveillance et de confiance.

Le soleil timide se couche. La nuit m’enveloppe. J’éteins une à une les étoiles. J’aime dormir dans le noir.

Plus de repère, plus de pairs, ne plus faire semblant, s’abandonner à son véritable soi. Entière, nue tel un nouveau-né prêt à découvrir que la vie offre des surprises, à moi d’en faire chaque jour un courant de vie, ne pas s’endormir sous le grand chêne protégé du vent et de la pluie.

Accepter les rafales qui passent et repassent, râpant mon corps et ma tête jusqu’à éroder le moindre interstice et devenir aussi lisse qu’un galet ? Non je veux vivre, exister, être moi avec mes imperfections, mes désirs et surtout sentir les battements de mon cœur qui me tiennent en éveil, qui me tiennent en vie.

Je ferme les yeux, mon cœur prend la cadence d’un tic-tac et enfin je m’endors.

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